L’enneigement sur le versant septentrional du Pilat
Situation fin janvier 2011
Gérard Staron
A paraitre dans le prochain Météofil de l'association
N°70 février 2011
Décidément les normes météorologiques officielles sont totalement inadaptées pour rendre compte de la neige, et ce mois de janvier est un exemple caricatural en raison de la présence d’un air continental, incapable d’apporter des couches de neige, mais souvent très froid pour conserver les pellicules déposées. Le redoux de la partie centrale du mois a aussi contribué à faire disparaître le manteau antérieur.
Les chutes de neige sont comptabilisées dès le premier flocon. J’en ai dénombré 4 jours dans la ville à 500 mètres ce qui porte le total pour la saison à 21 mais les quantités déposées ont été ridicules et pour 3 d’entres elles n’ont pas été capables de provoquer un manteau au sol en dépit de températures négatives au moment de la chute.
L’enneigement au sol est décompté à partir du moment où la moitié de la surface est recouverte.
Que faire avec des pellicules souvent gelées, de l’ordre de 1 cm d’épaisseur qui correspondent à une chute de neige au départ, renforcée par du givre dont le nombre de jours dépasse 10 ?
Que faire avec ces feuilles blanches très tenaces, remaniées par un vent qui a crée de petites congères mais aussi découvert de très nombreux espaces par déflation. L’action de la sublimation, la réaction différente des milieux, toitures, pelouses, terres cultivées ou sols imperméabilisés a accentué cette situation. L’évaluation de la superficie couverte de neige a été complexe. Par exemple à 500 mètres dans mon jardin, la chute du 21 au soir, dépose une pellicule complète le 22 au matin, inégale le 23, partielle le 24 et avec des restes pendant une semaine. J’ai compté seulement 2 jours.
Que faire pour déterminer l’altitude de base du manteau nival quand l’effet cumulé de ces faibles épaisseurs, des différents milieux et de l’exposition conduit à des situations burlesques. Par exemple le 4, il existait des plaques à 500 mètres, le Guizay était blanc à partir de 700 mètres et Salvaris indemne ne neige jusqu’à 900 m. Le tableau qui suit a tenté d’établir une synthèse moyenne pour l’ensemble du mois. La moyenne concerne la situation au 31 janvier de 2004 à 2010 depuis le début de l’hiver.
durée de l'enneigement en jours ( hiver 2010-11) |
| ||
Altitudes | janvier | total hiver | moy fin janv |
1000 m | 12 | 55 | 42,1 |
900 m | 11 | 49 | 35 |
800m | 7 | 39 | 28,4 |
700 m | 7 | 34 | 23,3 |
600 m | 6 | 27 | 18,1 |
500 m | 2 | 22 | 14,7 |
Il est bien évident que ces normes de mesure de neige sont irrationnelles. Pour qui utilise le manteau nival, pour quelque activité que ce soit, janvier 2010 n’a pas eu de neige sur le versant septentrional du Pilat en dessous de 1000 m. Pour la météorologie, il en est autrement ! J’avais déjà signalé longuement cette situation dans ma thèse « L’hiver dans le Massif central » ( 1) sur un relief où les faibles épaisseurs, les congères, etc, rendent ces règles totalement inadaptées pour traduire la situation réelle.
(1) G. Staron "L'hiver sur le Massif central" 1993 publications de l'Université de Saint Etienne