Après le reportage sur l’eau potable sur FR3 !
Il est facile de s’en prendre à quelques maires ruraux, à quelques représentants des services de l’Etat ou à quelques trusts de la distribution d’eau qui se sont défendus de façon très maladroite quand leur eau dépasse les seuils de potabilité, souvent européens, dans certaines zones. !
On a assisté à une belle exhibition de démagogie et un beau mélange peu scientifique sur les problèmes de la qualité de l’eau potable
Il faut distinguer :
-Les pollutions de la ressource naturelles avec les problèmes des nitrates et de pesticides qui affectent les nappes phréatiques dans les régions de grande agriculture.
Pour cette pollution, seul le cas des plateaux céréaliers du Bassin Parisien a été évoqué. Les engrais azotés et les pesticides se sont infiltrés jusqu’aux nappes phréatiques profondes en particulier celle de Beauce dont la teneur en nitrates flirte avec les 50 mg par litres.
-Le cas des nitrates provoqués par les lisiers des élevages intensifs de la Bretagne sur les rivières et des nappes plus superficielles en terrain granitique n’a pas été évoqué. C’est pourtant là que la première ville a été condamnée pour sa trop grande teneur en nitrates : Guingamp. Ce fait, comme les teneurs en nitrates bien plus fortes de la Bretagne en raison de ses nappes peu profondes donc plus facilement atteintes, a été totalement occulté
Pour les nitrates il y a deux seuils de potabilité :
Moins de 50 mg par litre pour les femmes enceintes et les nourrissons
100 mg par litres pour l’ensemble de la population !
Dans ce cas la seule ressource de ces communes correspond à une eau qui dépasse le plus bas des seuils et la difficulté est très grande pour régler le problème.
-Par ailleurs, les eaux en provenance de sources et de surface.
Les ruisseaux et rivières présentent des risques plus grands pour rendre l’eau potable surtout en cas de crues où l’eau se charge de particules en suspension qui gênent son aspect et sa couleur.
Il est nécessaire de protéger en amont les captages par des espaces naturels souvent forestiers.
Dans ce dernier cas, les communes des régions cristallines ajoutent un traitement à l’aluminium. La pollution ne provient pas de la ressource mais des traitements effectués pour modifier l’aspect de l’eau. Un comble !
Le radon est un gaz radioactif que l’on trouve naturellement dans les régions cristallines. L’émission a entretenu à souhait la confusion entre radioactivité naturelle du radon et celle bien plus artificielle du nucléaire.
De très nombreux aspects n’ont pas été évoqués, par exemple le problème du calcaire, ou de façon bizarre. L’éloge des eaux de Paris m’a paru très surrévalué quand on sait d’où notre capitale tire son eau.
Une émission qui ne facilitera probablement pas la limpidité du problème de la qualité de l’eau, très réel dans certaines régions du pays
Gérard Staron