Bilan de l’eau
sécheresse d'avril 2011)
Gérard Staron
A paraitre dans le prochain bulletin "Météo-fil" de l'association
Autant la situation de la saison froide était différenciée selon l’altitude et les petites régions, Autant celle d’avril 2011 est homogène avec un déficit pluviométrique[1] colossal . Cette unité est autant dû à l’indigence généralisée des précipitations entre 4 mm pour mon poste de Montregard (43) pourtant en altitude sur le versant vellave des monts du Vivarais, et 20,3 mm à Tarentaise. Lors de ces sécheresses, le Pilat arrive toujours à récupérer quelques millimètres d’averses d’origines diverses.
Les très grandes différences de températures moyennes avec un gradient altitudinal énorme pour un mois entier entre 9,9° à Tarentaise à 1100 mètres et 15,3° à Lyon Bron contribuent aussi à brouiller les différences géographiques traditionnelles au niveau de l’E.T.P..
Déficit pluviométrique d'avril 2011 (mm) | |
Lyon Bron | -63,4 |
Lyon Satolas | -63 |
Montmelas | -62 |
Montchal | -60,5 |
Violay | -59,4 |
Anse | -59,3 |
Ecully | -59,3 |
Leigneux | -57,9 |
Saint Etienne | -57,5 |
Andrézieux | -57,4 |
Montregard (43) | -55,3 |
Bard | -55,1 |
Villefranche s/S | -53 |
St Just en B | -51,3 |
St André la C. | -47,9 |
Noirétable | -46,6 |
Aveize | -46,5 |
Tarentaise | -39 |
Selon des calculs effectués pour la série 1951-1970, la période de déficit pluviométrique ne commence en avril que dans les parties les plus sèches de l’ouest des plaines du Forez et de Roanne au pied des reliefs, en mai dans le reste des dépressions qui longent la Loire, en juin sur les plateaux les plus secs en particulier sur le flanc sud des monts du Forez et en juillet sur les reliefs les plus arrosés, Pilat, axe du haut Forez aux monts de la Madeleine, Monts du Beaujolais et de Tarare.
Cette indigence des précipitations de 2011 ne constitue pas un record pour la station de Bouthéon. En avril on comptabilise 6,5 mm en 1984 contre 7 mm à Bouthéon. Pour les 4 premiers mois de l’année, il est tombé 60,9 mm en 1953, 76,2 mm en 1993, 78 mm en 2002 et 81 mm en 2003 et 2011.
Pour une série de communes, j’ai mentionné dans le tableau suivant les précipitations de 1984[2] et 2011 qui rivalisent pour la sécheresse la plus implacable en avril. Naturellement les postes sont différents, parfois j’ai comparé des communes proches, mais l’indigence des pluies est très comparable.
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Pluviométrie comparée d'avril 1984 et 2011 (mm) | ||
communes | 1984 | 2011 |
Lyon Bron | 16 | 11,1 |
Andrézieux Bouthéon | 6,5 | 7 |
Saint Etienne | 9,6 | 9,3 |
Tarentaise | 15 | 20,3 |
Noirétable | 14,7 | 17,8 |
St Georges enC / Leigneux | 2,7 | 4,8 |
St Symphorien S/C /Aveize | 8 | 17,9 |
Panissières / Violay | 14,1 | 10,1 |
Cette arrivée massive du déficit pluviométrique en avril est très largement prématurée, et nuisible pour l’agriculture. Une sécheresse de printemps est plus pénalisante qu’en toute autre saison pour les cultures ou les fourrages, car elle intervient au moment où la future récolte se prépare. La réserve hydrique du sol est déjà largement entamée. Pour une réserve de 100 mm, il ne reste à fin avril qu’entre 52% ( Bron) et 67% (Tarentaise)
Dans notre région, les mois de mai ou de juin constituent souvent le maximum pluviométrique dans les moyennes annuelles. En 2011 réussiront-ils à inverser la tendance ?
[1] Déficit pluviométrique : Différence entre L’ETP (évapotranpiration potentielle, l’évaporation sans contrainte de manque d’eau) et les précipitations dans la période de l’année où elles inférieures à l’ETP.
[2] Pour 1984 , Résumé mensuel du temps en France, bulletin climatique annuel du département de la Loire Météorologie nationale