Bilan de l’eau
Situation fin été 2012 : Grande complexité
Gérard Staron
Le bulletin N°81 septembre 2012 avec cet article parait aujourd'hui ! prendre contact avec le trésorier de l'association pour le télécharger gratuitement!
Plus que jamais, une notice est nécessaire pour comprendre la complexité de la situation à la fin de l’été 2012. En année normale, la forte évaporation provoque un déficit pluviométrique qui connait son maximum fin août. Cette année une forte pluviométrie très irrégulière, des conditions thermiques contrastées provoquent une situation compliquée.
Les stations normales ont connu un déficit pluviométrique pendant les deux mois, ce qui signifie que les précipitations ont été inférieures à l’E.T.P. (Evapotranspiration potentielle). Ce manque d’eau a pu commencer auparavant en mai ou juin. Chaque fois que cumul est supérieur à la somme des déficits de juillet et août ce qui est le cas d’Andrézieux, Corbas et Bron, il en est ainsi. L’état de la réserve du sol à la fin de l’été dépend alors de ce cumul des déficits pluviométriques d’été. Il est calculé selon une réserve maximale de 100 mm prise uniformément en considération. La ponction a continué alors tout l’été.
Le mois de juillet est toujours celui où la probabilité d’un déficit pluviométrique est la plus forte. Certaines station après l’avoir connu retrouvent un petit excédent en août. Après avoir connu une ponction maximale à la fin de juillet, elles amorcent ensuite un début de reconstitution de la réserve du sol
A l’inverse quelques postes d’altitude du sud , Pilat ou monts du Vivarais, connaissent un excédent en juillet mais un déficit en août. Leur réserve du sol subit une petite ponction tardive.
Dans ces deux derniers cas, les calculs de l’état de la réserve du sol sont bien plus complexes, puisque la ponction pendant la période de déficit et la reconstitution pendant celle d’excédent ne s’effectuent pas de la même façon. Il faut aussi tenir compte de la situation antérieure à fin juin
Bilan de l'eau | été 2012 | ||||
déficit pluviométrique les deux mois | |||||
station | déficit juillet | déficit août | cumul | réserve du sol 31/08 (%) | |
Violay | 8,2 | 11,8 | 20 | 81% | |
St André la Côte | 23,1 | 12,8 | 35,9 | 71% | |
Andrézieux | 40,6 | 4,4 | 77,9 | 46% | |
Corbas | 32,4 | 27,5 | 92,1 | 40% | |
Ecully | 65 | 38,8 | 103,8 | 37% | |
Bron | 32,3 | 67 | 134,3 | 27% | |
déficit pluviométrique en juillet seulement | |||||
déficit juillet | excédent août | ||||
Montmelas | 28,9 | 22,6 | 96% | ||
Bard | 66,7 | 22,5 | 65% | ||
St Etienne | 45,1 | 14 | 58% | ||
Anse | 69,1 | 7 | 42% | ||
Ville franche | 69,3 | 0,7 | 44% | ||
déficit pluviométrique en août seulement | |||||
excédent en juillet | déficit août | ||||
Tarentaise | 47,1 | 18 | 83% | ||
Montregard | 6,9 | 27,9 | 61% |
Même si le sol n’est saturé fin août à aucune station, l’état de la ressource en eau est exceptionnellement bon pour une fin d’été. Vous trouverez dans les graphiques celui du cumul des précipitations pour la période de janvier à août depuis 1946 à Andrézieux, 2012 se situe en bon rang. Le mois d’août est traditionnellement celui où la ressource est au plus bas, avec un état de la réserve du sol bien plus dégradé que cette année. La réserve de survie (inférieure à 50%) n’est entamée que dans les dépressions les plus sèches, Val de Saône, agglomération Lyonnaise , plaine du Forez.
Par ailleurs, une pluviométrie à base d’orages souvent localisés a mis en place une géographie de l’eau qui ressemble à un puzzle très complexe aux variantes nombreuses.
Le Beaujolais souvent si sec bénéficie cette année d’un capital hydrique tout à fait exceptionnel pour la saison
Les massifs du sud Pilat et monts du Vivarais , très arrosé jusqu’en juillet, ont été moins affecté en août.
D’une façon générale le sud a été plus arrosé en juillet et le nord en août dans une région qui se trouve souvent au contact de ces deux parties du territoire national très contrastées au niveau climatique, et cet été encore plus !