Depuis le début de l’épidémie on entend que le covid 19 ne résisterait pas à la chaleur dans l’atmosphère, certains évoquent une disparition vers 26 à 28° …….Le rôle du climatologue est de tenter de voir s’il y a un lien géographique entre les deux ……
Au cours du mois de mars entre deux périodes fraiches au début et à la fin , il y a eu à partir de la mi-mars quelques jours chauds avec des températures maximales quotidiennes supérieures à 20° en particulier entre le 17 et le 21 du mois, mais seule une partie du pays a été concernée. Nous avons fait figurer sur la carte de gauche les zones qui ont connu au moins 2 et 4 jours supérieurs à 20° et nous avons comparé à l’évolution du nombre de cas confirmés pour 1 million d’habitants par région entre le 15 et le 25 mars sur la carte de droite
Cette première comparaison montre que les régions Grand Est et Ile de France qui ont connu une très grande croissance des cas de covid ( plus de 500 par millions d’habitants), sont situées au nord et en dehors de cette zone chaude.
Il y a deux ensembles géographiques qui ont connu au moins plus de 2 journées avec des maximums supérieurs à 20°
Le premier correspond à l’ouest du pays au sud et à l’ouest des régions ligériennes , il correspond aux régions qui ont connu le moins grand nombre de cas (moins de 150 cas par millions d'habitants) et l’évolution la plus faible entre le 15 et le 25 mars ( Centre, Pays de loire, Nouvelle Aquitaine et une grande partie de l’Occitanie ) .
Le deuxième, plus réduit, correspond à la basse vallée du Rhône et une partie de la Provence Intérieure et traverse des régions bien plus vastes où il est curieux de constater que les régions côtières les plus peuplées n’ont pas atteint au moins deux jours avec 20° de maximum. Pour ce secteur, il faut avoir recours à une analyse à une échelle départementale car à l’intérieur de AURA comme de PACA on constate des enormes contrastes entre départements. Il a été longtemps difficile de trouver des statistiques départementales fiables mais vous trouverez ces cartes sur le prochain « météofil n° 165 » bulletin d’avril 2020 publié par l’AMRL association des météorologistes d’entre Rhône et Loire à paraitre très bientôt ……
Ces premières cartes sont troublantes et montrent que la chaleur semble gêner dès 20° la propagation du virus en dehors du corps humain, mais ceci ne constitue qu’une première esquisse et la température n’est certainement pas le seul , ni le principal facteur en cause.
C’est aussi net quand on passe au niveau départemental….
Par exemple
la Nièvre est le département de Bourgogne à avoir le moins de cas….
le Loiret le plus au nord de la région centre a le plus grand nombre de cas de cette région lors de cette période…..
le Vaucluse la Dordogne et la Gascogne sont aussi très peu contaminés…….
Ceci demande confirmation en particulier au niveau départemental et lors de l’épisode de fortes températures en cours !
Gérard Staron